AVEC LES HABITANTS

En sortant de ma formation en paysage, en 2011, je commence à écrire des projets pour questionner avec les habitants la relation que nous entretenons avec nos espaces quotidiens : comment les habitons nous ? Est ce qu’ils nous habitent ? Est-ce que nous les subissons ou les créons ? Sommes nous en osmose ou en distance ? Je conçois dans un premier temps un dispositif itinérant intitulé « Un cadre dans la ville », à la frontière de l’art et à la limite d’une enquête sociale. Par la suite, quand le cahier des charges d’une résidence me demande de faire participer les habitants, quelque soit la forme  finale de l’œuvre, je finis toujours par  les interroger et récolter leur parole. Cela passe souvent par l’écriture. Elle fait partie de la création. L’habitant sait le lieu qui l’a vu naitre et qu’il pratique. Sa parole est souvent d’une acuité extraordinaire, critique ou poétique, visionnaire et concrète. J'aime la recevoir.
 
RÉSIDENCE MISSION Les Habitants Passagers  
En binôme avec Laurent Ballot, jardinier du Jardin des Plantes de Paris, Communauté d’Agglomération de Lens Liévin, en partenariat avec Le Louvre Lens, Culture Commune, Porte Mine, la commune de Sains en Gohelle, la commune de Lens, SIA Habitat et Maisons et Cités, dans le cadre du dispositif "Arts de jardin en sol mineur" du Pays d'Art et d'Histoire, dans 4 cités minières à Sains en Gohelle et à Lens (France) 
 
DE PASSAGE  / PARC DU LOUVRE LENS / LENS / 2017

Durant les quatre mois résidence au sein des quatre cités minières de Lens et Sains en Gohelle, nous avons proposé à chaque personne rencontrée de signer un papillon par une pensée sur le jardin. Le choix du papillon a été retenu car il est l'emblème d'un jardin habité, évoque notre passage dans ce territoire et enfin symbolise sa métamorphose passée et à venir. A chaque papillon signé, nous en créons un autre qui réfléchit son environnement. A l'occasion du 5éme anniversaire du Musée, nous installons pour quelques jours notre passage avec les papillons récoltés dans le parc du Louvre Lens. Durant deux weekend, les visiteurs du Musée furent invités à se joindre à ce passage éphémère. 

2175 papillons - matière réfléchissante, papier vinyle, fil acier 

 
 
 
RÉSIDENCE DE TERRITOIRE  Points de repère, repères de point
Villefranche de Rouergue, avec ses 11800 habitants, une Bastide datant du 13ème siècle, un patrimoine important, a comme beaucoup de ville en France, un centre ville qui s'appauvrit et voit ses commerces disparaitre petit à petit. Même si une boutique se ferme et se vide régulièrement, même si la population parle de "paupérisation du centre ville", même si on sent une municipalité absente sur la question culturelle, beaucoup d'associations d'entre-aide mais aussi culturelles se sont mises en place, certains commerces tiennent bon, un grand marché hebdomadaire reste le haut lieu de rencontres et d'échanges de cette région, depuis la création de la ville. Après deux mois, à Villefranche de Rouergue à la rencontre de ses ruelles et de ses habitants, j'ai décidé de faire trois actes pour répondre au cahier des charges de la résidence  - s'inspirer du patrimoine et faire participer les habitants - tout en m'appuyant sur ce que j'ai reçu. Le commerce et l'urbanisme de la ville a été le sujet central. J'ai demandé une boutique abandonnée comme atelier. Je me suis installée sur le marché tous les jeudi avec un stand. J'ai rencontré plusieurs associations que je remercie pour leur accueil et leur implications. Les derniers jours, les trois actes furent déposés sur la place Serpente, sur trois niveaux. 
 
TOTEM / ATELIER BLANC / VILLEFRANCHE DE ROUERGUE / 2017

« Totem : Être mythique (animal, végétal ou objet naturel) considéré comme l'ancêtre éponyme d'un clan ainsi que son esprit protecteur et vénéré comme tel. ». Une balance trône au dessus d’un empilement de poutres et de planches de constructions mais également issues d’anciennes maisons effondrées de la ville. Le commerce est à l’origine du projet politique de la construction de Villefranche de Rouergue et c’est ce dont elle souffre aujourd’hui. Lui faire un totem équivaut à un acte « rituel » pour honorer son histoire mais aussi accueillir toutes les idées nouvelles qui habitent la ville, désirent poursuivre son histoire tout en la renouvelant...

 
TISSU URBAIN / ATELIER BLANC / VILLEFRANCHE DE ROUERGUE / 2017

« La ville fut créée de toute pièce. ». Cette expression découverte sur Villefranche de Rouergue a guidé cette installation participative. Sept bandes d’isorel tissées entre elles reprennent schématiquement le plan orthonormé de la Bastide de Villefanche De Rouergue. Durant les quatre marchés du jeudi matin du mois d’avril, les passants furent invités à s’exprimer par écrit sur quatre mots : « PATRIMOINE, HABITANT, TERRITOIRE et ALIÉNATION ». Les trois premiers mots reprennent le cahier des charges de cette résidence «de territoire». Ces quatre bandes furent investies ensuite par un atelier d’écriture. Les trois autres bandes furent proposées à différentes associations afin que les participants évoquent leur perception de la ville. Cette installation fait apparaître qu’un patrimoine bâti et son évolution est indissociable des gens qui le vivent et le pratiquent. L’équilibre entre les deux est alors sans cesse à réinventer. Elle interroge au passage l’aliénation possible dans laquelle on peut tomber avec ces différentes notions. PARTICIPANTS : Les jeunes de l’Accompagnement à la Scolarité du Centre Social et du Tricot avec Stéphanie VIARGUES BRAVO, un groupe d’adultes avec Sylvie CALMETTE, les jeunes des Ateliers de la Fontaine avec Charlotte ARDAILLE, les élèves en BTS M.U.C. avec Jean François HEBRARD au Lycée Raymond Savignac, les participant de l’atelier d’écriture avec Réjane MEILLEY , Bruno MURATET et Les amis de Villefranche, des commerçants du marché et de la ville très attentionnés, des habitants de Villefranche et des passants, curieux et joyeux ! Remerciements chaleureux à tous !

 
RESSACS / ATELIER BLANC / VILLEFRANCHE DE ROUERGUE / 2017

« Mon corps est un territoire, un territoire est comme un corps. » Phrase qui émerge dans un des 130 carnets écrits au fil du temps. Ils se retrouvent disposés au sol comme le plan d’une ville. Ils contiennent toute une série de questionnements, d’impressions et de pensées comme autant de maisons habitées qui respirent et évoluent dans le temps. Une ville est comme un corps avec ces différents organes. Elle peut tomber malade quand on la freine ou la contraint et à l’inverse, retrouver sa vitalité quand on y prend soin. Déposer ces petits carnets, c’est prendre le temps de déposer ce que l’on est. C’est comme regarder sa ville et ce qui la caractérise pour qu’elle se remette à vibrer.



RÉSIDENCE DE TERRITOIRE De quoi nous souviendrons- nous ? 
Il fallait répondre à la phrase « De quoi nous souviendrons-nous ? » et toucher les 10 communes de la COMCOM. Je souhaitais créer un acte qui engendre une mémoire collective. J’ai proposé que les habitants investissent un banc dans chacune de leur commune. Chaque banc fut peint en bleu. La question fut écrite en blanc et un feutre blanc indélébile était à leur disposition. Ce projet a suscité une polémique politique. Certains maires ont craint que les jeunes se mettent à écrire partout, sur les bancs et les murs de leurs communes. Cinq villes se sont retirés du projet au dernier moment. En réaction, pour participer au projet, des habitants ont sortis leur mobilier dans l’espace publique. Pendant une année, les bancs furent largement investis. Suivant leur emplacement dans les sept communes du secteur d’Illfurth, les contenus furent très différents : insultes sous le porche d’une école primaire ou mots d’amour au bord d’un étang, messages entre professeurs et élèves devant l’arrêt de bus, livre d’or pour l’auberge d’en face ou vœux et prières au pied d’une église. Certains bancs sont encore en place quelques années après.

 

INTERPELLATION PUBLIQUEMENT SILENCIEUSE / COMMUNAUTE DE COMMUNES DU SECTEUR D'ILLFURTH / 2009/2010
 

Intervention publique pendant une année : 7 bancs publics, peinture, cristaux de verre, feutre et ficelle Dispositif


 
 
 
 
 
UN CADRE DANS LA VILLE  : dispositif itinérant avec un cadre, l'artiste, un enregistreur et un appareil photo. Je conçois un objet cadre à l'image de la ville que je déplace pendant une semaine dans différents espaces. Les passants sont invités à donner leur perception sur la ville et l'espace dans lequel nous sommes. Toutes les réactions sont retranscrites par écrit anonymement et incrustées dans des photographies prises régulièrement. L'ensemble rassemblé raconte la ville et crée une mémoire commune que chaque habitant ou visiteur découvre lors d'une exposition publique.  
 
UN CADRE DANS LA VILLE 
ATELIER 880 / ARQUES LA BATAILLE / 2010 / 2011
 
Dispositif - Implantation dans 7 espaces de la villes du 05 au 12 juin 2010 
Le cadre - Bois, laque, miroir adhésif, roulettes, l'artiste et son enregistreur / 240 X 220 
Photographies de Laurent Ballot et Emmanuelle Ducrocq 


1ére exposition publique pour les Journées du Patrimoine 2010 
Dans 11 espaces de la ville et dans l'ancienne gare 
170 cartels A3 sur carton plume, 33 cartels A1 sur PVC + travaux d’élèves  
 
2ième exposition du 05/02/2011 au 06/03/2011 
Au point touristique / 170 cartels A3 carton plume

 
UN CADRE DANS LA VILLE Paysages cadrés 
CAUE 91 / Plateau agricole de Vert Le Grand / 2009 / 2010
 
Dispositif - Deux implantations, entre Vert Le Grand, Bondoufle et Courcouronnes
durant Les Journées du Patrimoine 2009
Cartons, polystyrène, peinture, l'artiste et son enregistreur / 600 X 240
Photographies de Laurent Ballot et Emmanuelle Ducrocq

 
Exposition sur les murs de l'église de Vert Le Grand du 09/04 au 14/05/2010
248 cartels A3 plastifiées, câbles + travaux d’élèves


UN CADRE DANS LA VILLE La tablée 
CAUE 12 / Rodez / 2012