OVERDOSE / EPITOPOU / ANDROS (Gr) / 2015
Résidence collective avec Jason Karaïndros, Petra Koutousi, Maria Lianou,
Andreas Savva, Eva Tourtoglou Bony, Christos Vagiatas, Zoé Philippou, Eleanna Balesi et DimitrisTzikopoulos
Overdose, barque locale, abandonnée appelée "La Sainte Trinité", encastrée dans murs en pierre, dans terrain privé - Je souhaite que cette installation travaille avec
l’inconscient : une barque s’enfouit dans la terre et en ressort comme
notre inconscient qui au gré des événements s’ensevelit et émerge à notre
conscience, comme dans un rêve. Quand j’ai su que je venais en Grèce, pour le projet
EPITOPOU, deux expressions d'actualités me sont venues à l’esprit : « La Grèce,
berceau de la démocratie » et « La méditerranée, tombeau de
l’Europe ». L’association « Bateau – Berceau – Tombeau » s'est
alors imposée à moi. Puis je suis arrivée sur l’ile d’Andros. Je fus marquée par
ses paysages typiques en terrasses soutenues par des murs en pierre et j’ai eu
à ma disposition plusieurs barques abandonnées. Dans les rêves, la «
barque » représente le véhicule
qu’empruntent les âmes des défunts pour accéder à l’au-delà, véhicule obligé
pour le passage d’un état à l’autre. La « barque » symbolise une mort
initiatique, une transformation radicale. Dans un premier temps, j’ai vu des bateaux entrer et sortir de la terre, de partout, comme si la terre
dégueulait ses morts, qu’elle n’en pouvait plus, de tous ce que les hommes
vivent et s’infligent les uns aux autres, comme une overdose. Puis cette image
s’est adoucie au moment de l’installation : la barque semble s’enfouir
dans la terre, comme si elle plongeait dans le passé pour en ressortir renouvelée, vers le
futur !
Fracas, installation, dans la grange cistercienne de l'Abbaye, bois (pin brut), 3600 briquettes, 365 x 980 x 7 cm, mise en lumière : Laurent Patissier - Malgré
la
beauté de son architecture, la grange cistercienne de l'Abbaye de
Maubuisson (construite au XIII siècle) est déséquilibrée par la
disparition de son collatéral oriental. La symétrie a disparu. Le
volume est tronqué. L’œil comme le corps bute contre les arcades
murées. Ici, avec l'installation « Fracas »,
je pointe du doigt cette obstruction et évoque la chute du mur
comme une réparation. De cet effondrement symbolique, il ne reste à
terre plus que la forme de l'arcade murée et l'idée du vacarme
qu'il a produit. Et après ce grand fracas, je souhaite
entendre le lieu se remettre à vibrer...
TRAVERSONS LES MURS / COLLEGE JEAN VILAR/ HERBLAY (Fr) / 2014
Résidence territoriale d'artistes en établissement scolaire, en partenariat avec
l'Abbaye de Maubuisson et le soutien de le DRAC Ile de France
Traversons les murs, performance dans la cour du collège, 70 chaises - Définition du mot "Traverser" : pénétrer un corps, vivre une période, aller d'une extrémité à l'autre d'un espace...
Intervention
d'une journée pour rencontrer et signifier ma présence aux 811 élèves du
collège Jean Vilar. Cet établissement est délimité par du grillage et des
murs au dessus desquelles émergent des habitations privées. Le bâtiment
du collège tout en longueur sépare le verger interdit, de la cour de
récréation. Un geste, une énergie, une intention avec 70 chaises
appartenant à l'établissement, réparties en trois lignes, avec le désir
impérieux de traverser les murs et les frontières, d'aller au delà
symboliquement. Dire que je suis de passage dans cet espace comme
les élèves le sont dans ce collège. Que ce qu'ils y font se prolonge
déjà au delà ! Installation mouvante... Au début de la journée, les chaises étaient alignées. Au
milieu de la journée, elles étaient éparpillées dans toute la cour. Parterre de "fleurs", chorégraphie !



CHAIRS IN PROGRESS / NOTTINGHAM CASTLE (Uk) / 2012
Park in progress (Word Young Artist), Pépinières européennes des jeunes artistes - Résidence collective avec 40 artistes
Chairs in progress, performance, 49 chaises
DÉPLACEMENT / ILOT POLIVEAU / JARDIN DES PLANTES DE PARIS (Fr) / 2012
CUERPO A CUERPO / BROTO (Esp) / 2011
Résidence de création, Programme HITO, Turismo Creativo en los pirineos, Gouvernement d'Aragon, L’Usine Tournefeuille/Grand Toulouse, Les Pépinières européennes pour jeunes artistes
Cuerpo a cuerpo, sculpture, graviers, sable, tige béton, parpaings, bois, sculpture horizontale 500 x 440 x 7 cm, sculpture verticaale 400 x 250 x 20 cm - Le
village de Broto vit principalement du tourisme "rural". Sa population
peut passer de 500 à 2000 habitants entre l'hiver et l'été. Il en
résulte que plus de la moitié du village est éteint toute l'année sauf
durant les mois d'été. Les façades des différentes infrastructures
touristiques créées pour la location affichent leurs volets fermés pendant six mois de l'année et
les rues sont bien silencieuses. L'urbanisme en cours et les
architectures en construction remettent en question la frontière entre
le rural et l'urbain. J'ai donc souhaité interroger par ces deux murs
l'impact du tourisme rural et ses limites. Également, je fus marquée par l'accueil de la population. Au départ,
je me suis sentie identifiée comme "l'étrangère" puis au fur et à
mesure des rencontres se sont tissées et mon projet a pu se réaliser
grâce au soutien et à l'aide de plusieurs habitants et en particulier :
Pedro Soto et Jaime, tous deux maçons. Ces murs sont également une
réponse à notre échange : au mois de mars, je fais tomber le mur que
l'on a crée en soi et envers l'autre et en juillet, j'ouvre la fenêtre
qui crée un passage entre l'intérieur et l'extérieur.
RÉUNION ou La mujer con las sillas / HECHO (Esp) / 2011
Jacobeo in progress, Programme Hito, Gouvernement d'Aragon, L'usine, Tournefeuille, Grand Toulouse, Les
pépinières européennes pour jeunes artistes, Résidence
collective avec Emmanuelle Bayart, Marguerite Bobey, Pierre Clément,
Marie-Johana Cornut, Faye Formisano, Carl Hurtin, Agathe Pitié, Eizo
Sakata, Olivier Sépibus, Marie Sirgue, Juliette Vivier, Isa Andreu,
Vincens Cassas, Curro Claret, Julio Bescos, Alexandra Caunes, Javier
Noguerol, Carmen Rodiguez, Daniel Miracle, Avelino Sala, Roberto Olivan
La mujer con las sillas ou Réunion, installation éphémère, dans deux parcelles privées de 324 m2, 62 chaises appartenant aux habitants, 26 m de diamètre - Nous
sommes dans les Pyrénées. Je veux travailler sur la question de la
frontière. Deux espaces typiques de la région m'ont marqué : la cheminée
aragonaise, pièce circulaire à vivre et les parcelles agricoles toutes
délimitées par des murs en pierres. En m'en inspirant, j'ai souhaité reproduire la réunion des hommes par delà les frontières, les murs et les obstacles...
Pour réaliser cette installation, j'ai frappé aux portes des maisons de
Hecho pour emprunter des chaises appartenant aux villageois.
FRAGMENTS / MAETTLE / STOSSWHIR / (Fr) / 2009
8ème Edition du Festival Les arts au vert, "E pur si muove", dans le cadre
d'AMA09, année mondiale de l'astronomie initiée par l’UNESCO, Exposition
collective avec Victoria Klotz, Pierre Laurent, Anaïs
Lelièvre, Philippe Boutillier, Vinca Schiffmann, Arnaud Wëyh, Jissok
Min, Katerine Louineau, Sylvie Lander, Fredd Croizer, Patrice Hubert,
Kim Tae-gon, Sylvain lécrivain, Nathalie Kabiesz et Carl Hurtin
Fragments, sculpture, miroirs sur sable sur terrain en pente, 5 m de diamètre - Inerte
mais en perpétuel mouvement, la nuit, le jour, lorsque l'on tourne
autour, à l'image de l'univers..."Œil du ciel", observatoire, flaque
d'eau ? Une forme circulaire fragmentée pour exprimer les multiples
facettes du paysage alentour.
PLATEFORMES / MILLERY ET DREE / 2009
Festival "l'été des arts en Auxois-Morvan", Le Crane, Exposition collective avec Luciano Di Rosa, Frédéric Levy-Hadida, Pierre
Bongiouanni, L’Atlas, Vinco Genco, Anna Klimezak, Silvie Tubiana, Anastasia
Bolchakova, Tamar Raban, Einat Alon, Tova Birnbaun, Neta Elkayam, Omer Sheizaf
et Nathalie Zukerman Erez
puis avec Kasia Ozga, Hiroyo Kitao, SP38, Starck,
ULP et Johnson
Deux plates-formes, l'une installée à Millery, l'autre à Drée sont
conçues pour
virtuellement s’emboiter l’une dans l’autre et n’en faire qu’une. Proches d’un plateau scénique, elles induisent une attitude corporelle
et pensive avec ce qui nous entoure afin d’éprouver notre rapport au
monde : entre osmose et distance, entre prés et loin. Les deux phrases
qui cernent les deux plates-formes sont conçues comme des rembarres sur
lesquelles on prend appui pour regarder le paysage qui se développe tout
autour de nous et celui qui se dévoile à nos pieds. A Millery, le
spectateur est invité à monter sur la plate-forme et à s’appuyer sur
la phrase de Paul Claudel pour regarder le paysage alentour. Installée
dans les anciennes douves du château de Chevigny, cette plate-forme fait
l’effet d’un radeau qui flotte dans son environnement. Installé dans le village de Drée, la plate-forme qui cerne un carré de prairie joue le rôle d'écrin pour le paysage que l'on peut observer à nos pieds. On est guidé alors par une prase de Valère Novarina.
Plateforme, sculpture, essence de douglas, peinture, 284 x 284 cm - Paul Claudel dans Tête d’or : « Suis-je de pierre ? Il me semble que les feuilles des
arbres sont en toile, ou en tôle, et que tout l’air est un décor qu’on regarde
ou non. »
Plateforme, sculpture, essence de douglas, peinture, 390 x 390 cm - Valère Novarina dans Vous qui habitez le temps : « Toute cette herbe qui est là, est-elle en moi ? est-elle de
l’herbe quand elle est sans moi ? et si personne la nomme ? qui est
l’herbe quand elle est sans nom ? »
DAMIER / LA SERRE / LYCEE HORTICOLE DE BLOIS (Fr) / 2006
Résidence dans le cadre du programme "Artistes en serre 2", La Serre, Espace d'art contemporain
Damier, transformation éphémère, 210m2 de vitres, gouache noire et blanc de Meudon, charbon de bois - La
serre au sein du Lycée horticole fait 12 m de haut, 50 m2 de superficie
et elle est vitrée sur 210 m2. En portant mon attention sur le
carrelage en damier qui la longeait, j'ai souhaité poursuivre
verticalement le sol jusqu'en haut de la serre. La serre est devenue
opaque tout en
continuant à laisser passer la lumière et changeait d'aspect au fil des
heures, en fonction de la luminosité extérieure et de l'éclairage
intérieur. "On se dirait dans une
cathédrale". La définition symbolique du Damier était
lisible à
l'intérieur de la serre et elle a fait écho au conflit dont cet espace
faisait l'objet quand je suis arrivée : est-ce un espace pour une
collection végétale ou des artistes ?
LE SEUIL / LE BEAUCET (Fr) / 2005
Workshop Land Art en Ecosse et Land Art Training en France, Programme Youth Eye (engaging youth for european cultural landscapes), L’Apare (France, Provence) et Dumfries and
Galloway Council (G.B./Ecosse)
Le seuil, création in situ toujours visible - pierres sèches technique de la calade - 50 x 40 x 350 cm - Quand je suis arrivée sur ce plateau, j'ai suivi un chemin tracé par les marcheurs. A un moment, le chemin passait à travers une haie végétale et permettait d'accéder à un autre plateau légèrement plus élevé. J'ai eu le sentiment de passer une porte pour accéder à un autre paysage. J'ai décidé de construire le seuil de cette ouverture visuelle, dans le monticule, avec la pierre sèche des alentours, par la technique de la calade. Le Seuil s'aligne en bas sur l'horizontale et épouse la pente du terrain supérieure. Il devient non un mur mais un bout de "route" perpendiculaire au chemin existant. La région est réputée pour ses architectures en pierres sèches mais également ses ruines. J'aime à penser que des promeneurs s'interrogent sur ce morceau de calade : de quel vestige s'agit-il ? Où menait-il ?
Le seuil, création in situ toujours visible - pierres sèches technique de la calade - 50 x 40 x 350 cm - Quand je suis arrivée sur ce plateau, j'ai suivi un chemin tracé par les marcheurs. A un moment, le chemin passait à travers une haie végétale et permettait d'accéder à un autre plateau légèrement plus élevé. J'ai eu le sentiment de passer une porte pour accéder à un autre paysage. J'ai décidé de construire le seuil de cette ouverture visuelle, dans le monticule, avec la pierre sèche des alentours, par la technique de la calade. Le Seuil s'aligne en bas sur l'horizontale et épouse la pente du terrain supérieure. Il devient non un mur mais un bout de "route" perpendiculaire au chemin existant. La région est réputée pour ses architectures en pierres sèches mais également ses ruines. J'aime à penser que des promeneurs s'interrogent sur ce morceau de calade : de quel vestige s'agit-il ? Où menait-il ?