Autoportrait (2016)
Installation évolutive, carnets de notes de l’artiste depuis son arrivée en France, de dimension variable en fonction du nombre de carnets et de leur disposition
Tapis de jeux, tapis d’éveil, tapis volant, tapis de prière, simple revêtement ou espace sacré ? Dans chaque pièce de notre maison au Maroc, il y a un tapis. Chacun a une fonction, il y a celui où on s’allonge, celui que l’on contourne et qui anime l’espace et sa circulation et il a celui qui illumine la pièce telle une énigme métaphysique à nos pieds. Le tapis de carnets que je présente est un autoportrait. Chaque carnet recèle des notes artistiques ou personnelles, depuis mon arrivée en France. A travers l’écriture, je me dépose ou me redresse. Dans un des carnets, il y a cette phrase: « mon corps est un territoire, un territoire est comme un corps ». Sans le prévoir, les questionnements et les sujets de recherches sont revenus sans cesse d’un carnet à l’autre, d’une période à l’autre, comme des obsessions. Eternel recommencement dont la somme me constitue. Au départ, j’ai souhaité déposer à terre ce mouvement obsessionnel pour l’interrompre puis finalement rassemblés, ces carnets produisent un corps intérieur, au travail, en devenir. Je souhaite qu’il soit une invitation à honorer le tapis de jeux, d’éveil, magique et de prière qui est en nous.
Exposition collective, Le 8ème irréversible, Poush, Clichy, 2022 / Commissaire : Yvannoé Krüger
Résidence de territoire « Points de repère, Repères de point », Atelier Blanc, Villefrance de Rouergue (France), 2016
Autoportrait (2013)
Briquettes de bois de palettes, 97,5 x 8 x 210 cm
Une porte induit un passage de l’intérieur vers l’extérieur, du profane au sacré, du connu à l’inconnu, du conscient à l’inconscient. Un mur protège ou enferme. Cette porte, à l’échelle de mon corps, de part sa forme orientale indique mon passage du Maroc en France. Chaque briquette qui la mure représente une transmission ancestrale ou ce qu’elle produit. Cette porte murée évoque la somme des transmissions et leurs richesses mais aussi l’encombrement qu’elles génèrent. La fragilité de cet empilement indique son effondrement possible, souhaitable et essentielle. Avec cet empilement de briquettes qui obstrue la porte, je souhaite évoquer les murs que l’on crée en soi et qui nous encombre pour rencontrer les autres et le monde. Plus politiquement, j’évoque ces portes qui se ferment entre l’orient et l’occident. La fermeture des portes aux frontières conduit à une fermeture symbolique bien plus importante qu’on ne l’imagine. On ferme les portes au sacré, à l‘inconscient et à l’inconnu qui est en nous…
Exposition collective, Border Line, Pavillon Vendôme, Clichy, 2022 / Commissaire Yvannoé Krüger
Exposition collective, Born again raised by you, Poush, Clichy, 2022 / Commissaire : Cléophée Moser
de part et d'autre : œuvres de C. Moser |
Présentation Ensad, Paris, 2019
Création Paris 2013